« Dans le contexte actuel marqué par la complexification des défis et le renversement des équilibres, l’Afrique doit réévaluer sa vision stratégique pour l’adapter aux évolutions en cours qui annoncent une bascule vers un ordre nouveau », a estimé le ministre togolais des affaires étrangères Pr Robert Dussey, lors des travaux de la troisième conférence de l’Alliance Politique Africaine (APA) tenue ce 02 juin 2025 à Lomé.
« Ce tournant décisif offre une occasion historique à l’Afrique de mener des réflexions approfondies sur son autonomie en matière de défense et de sécurité et sur ses relations avec les puissances nouvelles, en l’occurrence les BRICS, afin de tirer le meilleur parti des opportunités qu’offre cette hyper-structure géopolitique », a-t-il fait savoir.
« Place de l’Afrique dans un monde en mutation : enjeux d’un repositionnement stratégique et diplomatique » : c’est justement le thème au centre de cette troisième conférence de l’APA devant permettre au continent de se repositionner dans la marche du monde.
L’objectif est de rassembler les Etats africains dans le cadre d’une réflexion et des échanges de vues stratégiques sur les enjeux et les défis auxquels l’Afrique est confrontée en matière de repositionnement géopolitique, politique et diplomatique dans le contexte international actuel.
Pour les pays africains en effet, les récentes évolutions intervenues dans le monde et les mutations en cours amènent le continent à prendre au sérieux les questions relatives aux types d’alliance, de stratégie et de repositionnement propices à son émergence en tant qu’acteur majeur sur la scène internationale.
« L’absence de pays membres permanents africains au sein du Conseil de sécurité, quatre-vingts ans après la création des Nations Unies et plus de soixante ans après l’indépendance de la plupart de nos pays, interroge sur la place réelle qu’on réserve à l’Afrique dans la gouvernance mondiale d’autant plus qu’elle représente environ 28% des États membres des Nations Unies et que l’essentiel des foyers de conflit se trouve sur notre continent », a relevé le ministre togolais des affaires étrangères, Pr Robert Dussey.

« L’Afrique et le monde bougent. Dans un environnement international où le monde s’invente au quotidien et les changements que ce processus induit impacte de diverses façons notre continent, l’Afrique ne peut pas rester sans voix et inaudible. Nous devons veiller, comme le recommande la sagesse de l’écrivain Cheik Anta Diop, à ce que l’Afrique ne fasse pas les frais du progrès humain froidement écrasé par la roue de l’histoire. On ne saurait échapper aux nécessités du moment historique auquel on appartient. Nous pensons que nous vivons une période de notre histoire où nous devons prendre conscience que les mutations actuelles ne doivent pas nous échapper en tant qu’Africain », a-t-il précisé.
Cette 3e conférence de l’APA a donc servi de cadre de réflexion sur les enjeux, les pistes et les perspectives de la construction de l’autonomie stratégique de l’Afrique sur les plans de défense, de sécurité et de protection dans un monde très bouleversé et marqué par de nouvelles formes de conflictualité internationales et de velléités expansionnistes.
Il s’est agi également de revisiter les initiatives de l’Afrique pour améliorer sa place sur la scène internationale et se mettre en capacité de peser dans la gouvernance mondiale.
Pour rappel, l’Alliance politique africaine (APA) est une initiative lancée par le Togo en 2023 pour soutenir les actions de l’Union africaine (UA) et des communautés économiques régionales en vue de repositionner le continent africain comme un acteur à part entière dans l’élaboration des futurs équilibres mondiaux.
Cette troisième conférence ministérielle de l’APA a abouti à une déclaration officielle contenue dans le document ci-dessous :