Togo : Le HCRRUN active des larmes de joie dans la famille de Feu Colonel Tépé Koffi

C’est enfin un ouf de soulagement au sein de la famille de Feu Colonel Tépé Koffi Afenyo à Lomé. L’immeuble sis au quartier Tokoin SOTED appartenant à leur défunt père a été finalement récupéré et remis aux ayants-droit grâce à l’intervention du Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) assisté de l’étude de Maître André Sama Botcho, Huissier de justice dans le cadre de la justice transitionnelle au Togo.

La cérémonie officielle de restitution de l’immeuble à la famille de Feu Colonel Tépé Koffi s’est déroulée ce 29 août 2024 au siège du HCRRUN puis sur le site de l’immeuble dans une ambiance chargée d’émotion et de larmes de joie.

C’est le 26 janvier 2023 que le HCRRUN avait été saisi par trois (03) enfants du Feu Colonel Tépé, au rang desquels la fille aînée Tépé Akouvi Amélie. Les doléances portaient notamment sur l’indemnisation et la récupération de leur maison qui était illégalement habitée par des individus finalement délogés suivant les procédures légales appropriées.

Par ailleurs, au total vingt-quatre (24) personnes, membres et/ou proches de la famille de feu Colonel Koffi Afenyo TEPE ont été également indemnisées.

« Nos larmes de tristesse d’hier se transforment progressivement en ce jour solennel en larmes de joie. Nos peines se transforment en cris d’allégresse car le Seigneur Dieu fit pour nous des merveilles, Saint est son Nom », s’est réjouie Tépé Akouvi Amélie, les larmes aux yeux.

« Depuis la mort de notre cher papa qui n’est plus à présenter, le ciel s’est assombri sur nous. Aucune porte de sortie ne s’ouvrait à l’horizon. Désorientés et sans soutien aucun, nous étions comme un navire sans gouvernail abandonné au large et subissant les flots et les écumes irrités de la mer », a-t-elle fait savoir.

Tépé Akouvi Amélie a au nom de toute sa famille transmis sa reconnaissance au chef de l’Etat Faure Gnassingbé et à son Gouvernement, aux Institutions de la République dont le HCRRUN et à toutes les autorités qui ont tous œuvré pour l’heureux aboutissement de ce processus d’indemnisation et de restitution.

Cette restitution s’inscrit notamment dans le cadre de la Recommandation 34 de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), visant à rétablir dans la mesure du possible, les victimes dans leur situation antérieure à la violation, notamment lorsqu’il s’agit d’une perte matérielle.

A l’image des autres formes de réparations en Justice Transitionnelle, la restitution participe à la reconnaissance des souffrances des victimes et à la restauration de leur dignité ainsi que de celle de leurs familles.

« (…) la restitution s’entend comme le rétablissement d’une victime dans la situation où elle se trouvait avant la violation de ses droits. Cette violation peut être une atteinte à l’intégrité physique, une souffrance morale, une atteinte à un droit fondamental d’ordre politique, socioéconomique, etc. Dans le cas des enfants de feu Colonel Koffi Afenyo TEPE, il s’agit d’une perte matérielle, en l’occurrence, la perte de la maison de leur papa », a expliqué la présidente du HCRRUN, Mme Awa Nana Daboya.

Elle a précisé qu’après le décès du Colonel Koffi Afenyo TEPE en mars 1993, « des individus sans scrupule, profitant du climat de confusion, de méfiance et d’impunité, ont utilisé des stratagèmes pour occuper ou faire occuper en toute illégalité et tirer gain et profit de sa maison que réclament aujourd’hui ses enfants ».

Mme Awa Nana Daboya a félicité les enfants du Colonel Koffi Afenyo TEPE pour leur courage et la collaboration dont ils ont fait preuve, devenant ainsi les premiers artisans de la guérison des plaies morales et des préjudices matériels qu’ils ont supportés pendant des années.

Il faut rappeler que le Colonel Koffi Afenyo Tépé, ancien chef d’État-Major Général Adjoint des Forces Armées Togolaises (FAT), ainsi que plusieurs officiers et hommes du rang ont tragiquement perdu la vie dans des circonstances controversées lors de l’attaque en mars 1993 du Camp militaire du Régiment Interarmes du Togo (RIT) par un groupe armé.

David Soklou

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