Malgré une tendance de réduction, le taux de déforestation reste toujours élevé au Togo, 0,21 % soit environ 2.530 hectares par an. Ce qui entraîne la dégradation des écosystèmes forestiers, contribuant ainsi aux changements climatiques avec une détérioration des cadres de vie. Les actions et orientations prescrites dans les différents outils de planification macro et sectoriel devraient permettre au pays de sauvegarder le patrimoine forestier national.
Explosion démographique et pauvreté, des pratiques agricoles non durables, des feux de végétation, l’exploitation abusive de bois d’œuvre et de service, la forte dépendance des populations aux combustibles ligneux sous forme de charbon de bois et le bois de chauffe : ce sont là autant de facteurs à l’origine de la déforestation au Togo.
Certes, le taux annuel de déforestation dans ce petit pays d’Afrique de l’ouest est passé selon les données du ministère de l’environnement, de 0,42 % (soit environ 5 679 ha/an) pour la période 1990-2015 à 0,73 %, soit environ 9 280 ha/an sur la période de 1990-2000, et à 0,21 % pour la période 2000-2015 (soit environ 2 530 ha/an).
Mais, le gouvernement juge la nécessité que des mesures urgentes soient prises dans une vision de sauvegarde du patrimoine forestier national.
« En effet, une étude réalisée en 2017 sur la dynamique de l’utilisation du bois-énergie au Togo, évalue la quantité de bois-énergie consommée au Togo par les ménages et les autres catégories socioprofessionnelles à plus de 7 millions de mètre cube par an. Les projections indiquent que ces besoins vont augmenter pour atteindre 10 millions en 2030 et doubler en 2050. Par comparaison au potentiel forestier actuel évalué à 75 millions de mètre cube, la capacité de la ressource à couvrir de façon durable, pourrait être compromise », a expliqué dans un message, le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Protection de la nature, Pr Wonou David OLADOKOUN à l’occasion de la célébration ce lundi 1er juin 2020, de la 44ème édition de la journée nationale de l’arbre.
« Les forêts et la biodiversité », c’est le thème retenu pour le compte de cette année dans le cadre de cette célébration. Une thématique met en relief, le lien inéluctable entre ces deux ressources naturelles.
« Ce thème nous appelle à une mobilisation générale pour la restauration des écosystèmes forestiers, poumons de notre planète », a indiqué le ministre Oladokoun pour qui « la gestion durable de nos ressources forestières et la lutte contre la déforestation doivent se faire dans une approche participative et aucun acteur ne doit être mis en marge ».
Il a dans ce sens invité les particuliers épris de la cause écologique et le secteur privé à soutenir la campagne nationale de reboisement, édition 2020 à travers la mise en œuvre de leur engagement dans le cadre de leur Responsabilité sociétale d’entreprise (RSE).
Pour le Pr David Oladokoun, la décentralisation offrira une belle occasion aux collectivités territoriales de prendre en main la planification et la réalisation des opérations de reboisement tout en impliquant toutes les couches socioprofessionnelles du pays.
Du côté du ministère en charge de l’Environnement, du Développement durable et de la Protection de la nature, le Projet de reboisement et de restauration des paysages forestiers dans toutes les préfectures du pays élaboré cette année prévoit d’ici fin 2020, de restaurer 35 000 ha de forêts dont 10 000 ha de nouvelles surfaces plantées, 5 000 ha d’agro forêts et 20 000 ha de forêts enrichies.
« Ce projet de reboisement intensif dont la cible annuelle risque d’être compromise en raison de la pandémie de la COVID-19, permettra de contribuer au respect de l’engagement du Togo à restaurer 1,4 million d’hectares de paysages déboisés et dégradés à l’horizon 2030 dans le cadre de l’initiative pour la restauration des paysages forestiers africains (AFR100) de l’Union Africaine », a précisé le Pr David Oladokoun.
Il faut souligner que les efforts conjugués des pépiniéristes formés par le ministère de l’environnement, et des services étatiques ont permis au pays de disposer à ce jour pour la campagne nationale de reboisement 2020, de 5.732.200 plants, toutes essences confondues.
David SOKLOU