Le 26 février 2015, le Président national du « Parti des Togolais », Alberto Olympio avait été inculpé par Cauris Management, un des coactionnaires du groupe Axxend Corporation basé à l’Ile Maurice dont il était également le fondateur et le président jusqu’à la création de son parti en juillet 2014.
Celui-ci est reproché avoir détourné « frauduleusement » 6 milliards de francs CFA au mépris des statuts et des droits des associés, de donner des renseignements inexacts sur ses ressources et patrimoines, avoir obtenu un crédit d’un organisme privé et en fait usage autre que celui déclaré, d’avoir falsifié un document bancaire contre décharge et d’en faire usage de ces relevés bancaires.
Après trois (3) comparutions devant le juge d’instruction les 26 février, les 12 et 18 mars 2015 au « détriment des principes de présomption d’innocence », l’ingénieur informaticien devra encore se présenter le 17 août prochain.
Face à la presse ce mercredi, l’Avocat au barreau du Togo et Conseiller de Alberto Olympio Me Kokouvi Célestin Agbogan, dénonce ce nouveau procès « inéquitable » car selon lui « ce procès n’est pas judiciaire » et d’ajouter que la « manipulation de pièces de cette procédure confirme la vacuité du dossier ».
« Le 11 mars 2015, nous avons déposé le dossier au juge d’instruction chargé du deuxième cabinet un mémoire aux fins de non-lieu. Après près d’un an d’enquête, le dossier fût transmis au parquet. En février 2016, j’ai pu constater l’existence de ce réquisitoire définitif de non-lieu signé par le cinquième substitut du procureur. En avril 2016, dans le bureau du juge, nous avons constaté à notre grande surprise l’absence du réquisitoire définitif de non-lieu présent 2 mois plus tôt dans le dossier de mon client », a-t-il expliqué.
Ce deuxième réquisitoire a-t-il poursuivi comporte deux graves anomalies qui poussent à douter de sa validité. « Il est daté du même jour que le réquisitoire définitif de non-lieu porté au dossier en janvier. Le registre de transmission du parquet ne porte aucune trace d’un deuxième réquisitoire concernant cette affaire transmis au juge à la même date », a-t-il ajouté.
« A qui profite ces malversations? Pourquoi un tel acharnement contre Alberto Olympio? Est-ce son engagement politique ou du fait de sa démission à la tête de l’entreprise qu’il a lui-même créée »?
Autant de questions que l’Avocat de M. Alberto dit ne pas comprendre et que les réponses peuvent diverger selon les considérations des uns et des autres.
« Ce qui est évident est qu’on s’apprête à sacrifier un honnête citoyen sur l’autel de l’injustice. C’est un complot contre mon client. J’ose croire que le garde des sceaux, ministre de la justice qui œuvre pour l’avènement d’un état de droit qu’il fera tout pour dire le droit. Nous voulons donner la chance aux uns et aux autres de réparer le tort qui est causé », a-t-il indiqué.
Pour rappel, M. Alberto Olympio a été le premier candidat à être investi par son parti pour participer aux dernières élections présidentielles du 25 avril 2015. Mais à la grande surprise, celui-ci a été recalé à la dernière minute pour des raisons liées à cette affaire.
Joseph Ahodo