L’affaire des incendies des grands marchés de Lomé et de Kara viennent de franchir l’étape de l’instruction avec l’ordonnance de règlement rendue il y a quelques jours par le doyen des juges d’instruction. Une cinquantaine au total au départ, les inculpés qui seront traduits devant la Cour d’assises pour répondre de leur implication dans cette affaire sont une vingtaine dont trois (3) députés notamment Jean-Pierre Fabre, le chef de file de l’opposition et Me Zeus Ajavon, ex-patron du Collectif Sauvons le Togo (CST).
En conférence de presse ce jeudi à Lomé, les deux personnes ont premièrement réitéré leur position de toujours, à savoir que « les dirigeants et militants de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et du CST n’ont rien à voir avec les incendies des marchés de Kara et de Lomé ».
Me Ajavon dit être content de demeurer inculpé dans cette affaire, parce que si ce n’était pas le cas, a-t-il souligné, « je ne pourrai même plus y intervenir en tant que témoin ».
Pendant ce temps, M. Fabre estime que cette affaire qui n’a rien de judiciaire mais de politique, peut permettre au pouvoir de « caresser » l’idée de le mettre en prison.
« Ils n’y arriveront pas parce que je compte sur la population togolaise qui ne les laissera pas faire. J’ai le cuir épais et cela ne me fait ni chaud, ni froid », a-t-il lancé.
Pour ces deux responsables du CST, les « vrais » auteurs de ces incendies « criminels » courent toujours pendant que des « innocents » croupissent en prison.
« Aujourd’hui, plus de trois ans après, les véritables auteurs de ce crime inqualifiable courent toujours tandis que des innocents croupissent en prison. Plusieurs dirigeants dont moi-même demeurent toujours arbitrairement inculpés et certains contraints à l’exil. Dans l’intérêt de la justice, de l’apaisement sociopolitique et de la paix, le gouvernement togolais devrait se ressaisir pour mettre fin à cette tragédie ubuesque en ouvrant une enquête réellement indépendante pour établir la vérité sur cette affaire », a indiqué Jean-Pierre Fabre.
Pour ce qui est de l’ordonnance prise par le doyen des juges d’instruction, ce n’est qu’ « un tissus d’incohérences et d’incongruités ne résistant à aucune analyse sérieuse », soutiennent-ils.
Matelli K.