Dans les universités publiques togolaises, l’enseignement supérieur s’aligne progressivement sur les exigences d’un marché du travail en pleine transformation, afin que les jeunes diplômés soient désormais mieux préparés aux emplois d’avenir.
L’université de Lomé et celle de Kara intègrent désormais des formations en informatique, cyber sécurité, intelligence artificielle, systèmes d’information et programmation. Ces filières attirent de plus en plus d’étudiants, portées par une demande nationale croissante dans le domaine du digital.
La révolution digitale, portée par la Stratégie nationale de transformation numérique (2021-2025), irrigue profondément les universités. Un programme national pilote lancé en 2025 forme déjà près de 15 000 étudiants à la programmation, à l’IA et à l’anglais appliqué.
Les résultats se ressentent déjà dans l’économie : près de 15 000 nouvelles entreprises ont été créées en 2024, plus de 11 000 créées de janvier à septembre 2025, dont une part importante dans les services technologiques, les plateformes digitales et le e-commerce.
Dans la même dynamique, l’État togolais mise sur l’esprit d’initiative pour renforcer l’employabilité des jeunes diplômés. À l’université de Lomé, un diplôme universitaire en entrepreneuriat a été institutionnalisé.
Désormais, les universités publiques togolaises disposent d’espaces concrets pour transformer les idées en entreprises. L’université de Lomé a inauguré début 2025, l’ « UniPod », un pôle d’innovation financé à plus d’un milliard de francs, doté de laboratoires modernes et d’un espace d’incubation de 1 200 m², couvrant 9 domaines d’appui à l’innovation.
Le virage des énergies renouvelables s’accompagne, lui aussi, d’une transformation des filières universitaires. L’université de Kara, par exemple, propose des formations professionnalisantes en ingénierie énergétique et maintenance solaire, en lien avec les grands projets nationaux.
Les sciences appliquées et ingénierie ne sont pas du reste : Génie civil, mécanique, électronique, agriculture intelligente sont autant de spécialités qui s’adaptent aux réalités industrielles et agricoles du pays.
Le génie industriel, notamment, accompagne la montée en puissance des zones industrielles et des infrastructures de production. Ces formations, couplées à des partenariats avec des entreprises locales et sous-régionales, visent à réduire le décalage entre les compétences disponibles et les besoins du marché.
Au demeurant, par ces mutations profondes, les universités publiques confirment leur rôle de moteur dans la construction d’un avenir fondé sur le savoir, l’innovation et l’audace.
Ces efforts, impulsés par la politique d’adéquation formation-emploi, traduisent la vision du président du Conseil Faure Gnassingbé de faire du capital humain, un levier stratégique du développement durable du pays.
David S.