Les travaux du premier sommet mondial sur l’Intelligence artificielle en Afrique se sont ouverts ce 03 avril 2025 à Kigali au Rwanda. En sa qualité d’hôte d’honneur à cette rencontre internationale, le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a partagé à la cérémonie d’ouverture de ce sommet, sa vision pour un meilleur développement de l’Intelligence artificielle sur le continent.
« L’IA et le dividende démographique de l’Afrique : réimaginer les opportunités économiques pour la main-d’œuvre africaine » : c’est le thème de ce sommet mondial qui a mobilisé des leaders mondiaux, investisseurs, innovateurs et universitaires.
Le dirigeant togolais a souligné la nécessité pour les nations africaines de se positionner dans l’environnement de l’Intelligence artificielle et de l’innovation technologique.
Ce secteur représente en effet une opportunité pour promouvoir le développement économique et faire face aux défis sociaux majeurs tels que la santé, l’éducation, l’agriculture et l’inclusion sociale.
Faure Gnassingbé a dans cette dynamique axé son allocution autour de quelques réflexions en évoquant la nécessité pour les États africains de privilégier le réalisme dans un contexte mondial de plus en plus tendu, une approche sélective, stratégique et adaptée aux capacités réelles du continent, la souveraineté numérique réaliste et ciblée pour la collecte, la protection et la valorisation des données et l’équité pour une Intelligence artificielle au service de tous en Afrique.
L’approche sélective et stratégique prônée par le Président de la République, vise essentiellement à faire du continent une terre favorable à l’éclosion des innovateurs et au développement de l’Intelligence artificielle. Un paradigme ouvre ainsi la voie à des investissements dans les secteurs dans lesquels l’Intelligence artificielle peut apporter des bénéfices immédiats aux populations.
« Nous devons avoir une approche sélective, stratégique et adaptée aux capacités réelles de notre continent. Nous devons identifier les domaines dans lesquels nos besoins sont les plus urgents pour que nos efforts produisent un effet de levier maximal. Je pense à trois secteurs clés de notre stratégie de développement à savoir la santé, l’éducation et l’agriculture où la promesse de l’Intelligence artificielle rencontre la réalité la plus concrète. Je suis convaincu que l’Afrique peut devenir un terrain d’innovation pour elle-même et pour le monde », a souhaité Faure Gnassingbé.

Il a par ailleurs proposé la protection et la valorisation des potentiels stratégiques du continent, ceci au regard du dividende démographique, du poids démographique considérable de la jeunesse qui constitue également un réservoir de talents et de créativité et bien d’autres richesses naturelles, culturelles et économiques des pays.
« Il faut dès à présent protéger les atouts stratégiques de notre continent. L’Afrique a des ressources précieuses pour le développement de l’Intelligence artificielle, une jeunesse nombreuse et dynamique, des données démographiques, culturelles et linguistiques d’une diversité exceptionnelle et des ressources naturelles rares », a estimé le chef de l’Etat.
« Je pense pour ma part que l’Afrique ne doit pas rester dépendante des plateformes étrangères. Il faut construire notre souveraineté numérique. Celle-ci doit reposer sur trois piliers, à savoir nos données, nos infrastructures et nos normes. Il ne s’agit pas nécessairement de construire nos propres modèles d’IA, mais de faire des choix intelligents en adaptant des modèles ouverts et sobres en énergie à nos réalités », a-t-il ajouté.
Porté par la politique d’inclusion sociale qui fait cas d’école dans le monde, Faure Gnassingbé a en outre prôné l’équité dans le développement et l’utilisation de l’Intelligence artificielle en Afrique, soulignant ainsi avec dextérité l’importance d’une approche inclusive et juste pour toutes les couches sociales.
« L’Intelligence artificielle est la prochaine grande révolution. L’équité sera une condition essentielle d’une Intelligence artificielle au service de tous en Afrique. L’Intelligence artificielle doit aussi bénéficier aux travailleurs informels et aux zones rurales qui n’ont pas accès direct à la technologie. Cela suppose des formations ciblées, des investissements dans la collectivité et des solutions pensées pour les réalités locales », a fait savoir le dirigeant togolais.

Il a pour finir, réitéré devant un parterre d’investisseurs et d’innovateurs, la détermination du Togo à s’inscrire dans une dynamique unitaire pour faire de l’Intelligence artificielle un levier de développement inclusif et durable adapté aux réalités économiques, sociales et culturelles du continent.
Il faut préciser que l’ouverture des travaux a été suivie d’un panel de haut niveau sur l’impact de l’Intelligence artificielle sur le développement du continent. Un panel au cours duquel le nouveau président de la Commission de l’Union africaine, Mahamoud Ali Youssouf a salué la vision de Faure Gnassingbé centrée sur une approche progressive secteur par secteur selon les priorités et la disponibilité des ressources.
L’hôte du sommet, le Président rwandais Paul Kagamé s’est pour sa part félicité de la présence du chef de l’État Faure Gnassingbé à cette rencontre déterminante pour l’avenir technologique du continent. Il a lancé à cet effet, un appel à ses pairs africains à travailler ensemble en vue de redéfinir le rôle de l’Afrique dans la gouvernance mondiale de l’Intelligence artificielle.
La Rédaction