Apprentissage par investigation en sciences et technologie : L’ENS d’Atakpamé forme 385 élèves-professeurs et 20 enseignants du secondaire

Du 14 avril au 8 mai 2025, l’École Normale Supérieure (ENS) d’Atakpamé a été le théâtre d’une initiative majeure en faveur de l’innovation pédagogique. À travers une série d’ateliers pratiques axés sur l’apprentissage par investigation en sciences et technologie, 385 élèves-professeurs des filières scientifiques et 20 enseignants du secondaire ont bénéficié d’une formation intensive. Ce projet structurant a été rendu possible grâce au soutien de l’Université Aeres des Sciences Appliquées (Pays-Bas), de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Ghana et du partenaire 3Ducation (Belgique).

L’événement a été officiellement lancé lors d’une cérémonie présidée par le Directeur général de l’ENS, M. Agbeneko, représentant du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Ce dernier a salué l’engagement des partenaires et rappelé que le projet s’inscrit pleinement dans les priorités de la feuille de route gouvernementale 2020-2030 en matière d’éducation et d’innovation.

Une coopération renforcée au service de l’innovation éducative

Issu d’un partenariat fructueux entre l’ENS d’Atakpamé et l’Université Aeres, ce programme vise à transformer l’enseignement scientifique par une approche plus interactive, pratique et adaptée aux réalités locales.

Grâce à l’implication active du ministère de tutelle, plusieurs avancées notables ont été enregistrées : l’acquisition d’équipements technologiques modernes (imprimantes 3D, ordinateurs, kits de formation), la mise en place de formations croisées entre formateurs de l’ENS et enseignants du secondaire, le développement des Expericartes, cartes scientifiques imprimées en 3D, conçues localement pour faciliter les expérimentations dans les établissements scolaires à faibles ressources.

Des impacts concrets déjà observés

D’ores et déjà, les premiers résultats sur le terrain témoignent de l’efficacité de cette approche. On note notamment : une appropriation rapide des outils par les enseignants grâce aux sessions de formation ciblée, un renforcement significatif de la formation initiale des enseignants en sciences, en cohérence avec la vision d’une école togolaise moderne et inclusive.

Une ambition tournée vers l’avenir

Forts de cette dynamique, les partenaires envisagent une montée en puissance du projet à l’échelle nationale. Plusieurs axes prioritaires sont d’ores et déjà identifiés : la production en série et la distribution des Expericartes dans toutes les régions éducatives, la création d’un FabLab au sein de l’ENS d’Atakpamé, l’officialisation du partenariat avec Aeres à travers un accord-cadre, la mise en place d’un programme de formation continue dédié aux enseignants en poste dans les disciplines STEM, la digitalisation progressive des contenus scientifiques via des ressources interactives et en libre accès.

Des réalisations concrètes portées par les étudiants

Encadrés par des experts togolais et néerlandais dont Dr. LAMBONI Batablinlè (point focal ENS), Mme Tacken Margot (point focal Université Aeres), M. Vellinga Denyan, Mme Leida Wan_der_wal, Dr. Lodonou Kossi, Dr. Sizing Badjagoma, M. Akoutou Kodjo et M. Mable Kwadjo, les participants ont conçu et présenté une série d’expériences pédagogiques innovantes, parmi lesquelles : l’étude des gaz de combustion et leurs dangers (groupe Asiki Magnoudéwa), un feu tricolore éducatif pour la sensibilisation à la sécurité routière (groupe Kombaté Trébimpo), l’analyse de la perméabilité des sols pour l’aquaculture (groupe Gibrillah Charlie), et bien d’autres réalisations (conception de drones, détecteur de niveau d’eau pour la prévention des inondations, chambre noire, filtres artisanaux, synthèse de la lumière, poussée d’Archimède, etc).

Ces travaux pratiques ont été précédés de modules théoriques en design thinking et dessin assisté par ordinateur (DAO), avec des applications concrètes telles que la fabrication d’objets à l’aide des imprimantes 3D (robots, porte-clés, supports de téléphone, etc.).

Un renforcement des capacités des enseignants du secondaire

Par ailleurs, une session de formation préalable a été organisée à l’intention de vingt enseignants issus de dix établissements secondaires d’Ogou 1.

Selon M. Djeri Sebabi, inspecteur national de l’IESG d’Atakpamé, cette initiative a permis de renforcer les compétences des enseignants dans la conception et l’utilisation d’outils pédagogiques modernes, ouvrant la voie à une meilleure qualité d’enseignement scientifique.

Clôture et perspectives

En clôture de la formation, le Dr. LAMBONI Batablinlè, chef du département de physique-chimie et technologie à l’ENS et point focal du projet, s’est félicité des résultats obtenus. Il a rappelé que l’objectif principal était de renforcer les capacités des enseignants et d’améliorer l’enseignement des sciences et de la technologie, notamment au niveau de la formation initiale.

Il a également annoncé que des cartes expérimentales, conçues en adéquation avec les programmes officiels des collèges et lycées du Togo, seront disponibles dès la prochaine rentrée scolaire. Cette initiative s’accompagnera d’un dispositif pédagogique renforcé dans les cinq régions éducatives du pays, afin d’assurer une mise en œuvre harmonieuse et efficace sur le terrain. Cette mesure marque une étape décisive vers la modernisation de l’enseignement scientifique, en dotant les enseignants d’outils adaptés et innovants pour dynamiser les apprentissages en sciences et technologie.

De son côté, le Directeur général de l’ENS a réitéré, au nom du ministre de l’Enseignement supérieur et des plus hautes autorités, ses remerciements à l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas et à tous les partenaires. Il a formulé le vœu que cette collaboration puisse se prolonger et donner lieu à de nouveaux projets structurants, renforçant davantage la coopération entre le Togo et les Pays-Bas.

Enfin, Mme Tacken Margot, représentante l’Université Aeres, a invité les bénéficiaires à faire preuve de responsabilité et d’engagement : « Ce projet ne dépend plus que de vous pour que l’apprentissage en technologie progresse. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *