Les pouvoirs publics, les partis politiques, de même que la société civile et les médias sont tous appelés à jouer leur partition en vue de faciliter la mise en œuvre des réparations mémorielles que le HCRRUN s’apprête à entamer dans le cadre du programme de justice transitionnelle au Togo.
C’est l’une des recommandations de l’atelier national d’échanges tenu sur le sujet cette semaine à Lomé sur initiative du Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale.
A l’issue des échanges riches d’expériences et d’enseignements et considérant les propositions et suggestions issues des panels et des travaux en commissions, l’atelier a en effet lancé un appel à l’ensemble de ces différents acteurs.
A l’endroit des pouvoirs publics
Les pouvoirs publics sont appelés à veiller pour mener à terme le processus de réconciliation et de justice transitionnelle au Togo conformément à la volonté politique affichée et maintes fois réaffirmée des plus Hautes Autorités du pays et de l’ensemble de la classe politique nationale.
Ils sont également invités à poursuivre les efforts de mise à disposition des ressources humaines, matérielles et financières adéquates pour l’exécution du programme de réparation.
Il leur est également recommandé d’examiner la possibilité d’élaborer non seulement une politique en matière de réparation mémorielle, mais aussi une réglementation en matière de réparation mémorielle par l’adoption de lois adéquates.
Une autre recommandation concerne l’élaboration et l’intégration des modules concernant les réparations mémorielles dans les programmes scolaires, l’édification des monuments et dénommer des lieux de mémoire en hommage aux victimes des violences politiques, et l’organisation des journées commémoratives pour honorer la mémoire des victimes.
A l’endroit des partis politiques
Il est demandé aux partis politiques de poursuivre et intensifier le dialogue inclusif entamé depuis l’Accord Politique Global (APG), de promouvoir un discours politique qui favorise la réconciliation nationale et qui proscrit la haine et la division, et d’offrir des formations aux membres des partis sur les droits humains et la culture du pardon.
Les partis politiques sont appelés à veiller à la mise en œuvre effective de la recommandation 41 de la CVJR relative aux excuses publiques des partis politiques.
Ils doivent également œuvrer à mettre en lumière et reconnaître les souffrances des victimes, et inclure dans les programmes politiques des engagements clairs sur la reconnaissance des violences passées et la volonté de réparation.
A l’endroit de la société civile
Les organisations de la société civile sont pour leur part appelés à renforcer les actions de plaidoyer auprès du HCRRUN pour que toutes les victimes identifiées par la CVJR soient reconnues et pour que leurs droits aux réparations mémorielles soient respectés.
La société civile est également attendue sur le terrain de la sensibilisation de la population sur les conséquences des violences politiques et l’importance de la mémoire collective.
Elle est aussi appelée à favoriser la coopération entre ses différentes organisations et le HCRRUN, d’une part, avec les victimes d’autre part, pour construire un mouvement cohérent en faveur des réparations mémorielles.
A l’endroit des médias
Les médias ne sont pas du reste. Ils sont invités à fournir une couverture équilibrée et informée des questions de réparations mémorielles, en évitant de minimiser l’impact des violations passées.
Ils sont également appelés à faciliter des discussions publiques sur les réparations mémorielles et le respect des droits humains à travers des émissions, des articles et des fora.
Les professionnels des médias doivent en outre s’assurer que la couverture médiatique des questions de réparations mémorielles soit respectueuse et empathique envers les victimes.
David Soklou