Conscient de l’enjeu selon lequel l’agriculture reste le pilier du développement et le moteur de la croissance économique du Togo, le président du Conseil Faure Gnassingbé fait multiplier réformes et programmes ciblés, avec pour ambition de répondre aux besoins urgents de financement, de modernisation et de formation. Objectif, bâtir une nouvelle génération de producteurs capables de relever les défis de demain.
Le financement étant l’un des piliers majeurs du développement agricole. Pour y répondre, l’État a créé en 2018 le Mécanisme incitatif de financement agricole (Mifa). La même année, les Zones d’aménagement agricole planifiées (Zaap) ont vu le jour, offrant une organisation structurée de la production. Ces blocs d’au moins 100 hectares réunissent producteurs, encadrement technique, mécanisation et accès facilité aux marchés.
À fin novembre 2023, 222 Zaap étaient opérationnelles, couvrant 32 230 hectares. Elles se répartissent en deux principales filières : 10 900 hectares dédiés aux produits vivriers et 900 hectares à l’anacarde. Lors de la campagne agricole 2023-2024, 2 176 producteurs, dont 485 femmes, ont exploité ces sites.
Au total, 6 175 hectares ont été aménagés, dont 1 960 hectares pour le maïs, 1 780 pour le soja, 980 pour le riz, 110 pour le sésame et 900 pour l’anacarde. Dans le même élan, le Mifa a mobilisé 1,33 milliard de francs CFA, permettant l’acquisition de 24 tracteurs, 2 400 tonnes de semences de soja et 20 000 litres de biostimulants.
La réussite de cette transformation repose également sur la formation. L’enseignement technique et la formation professionnelle comptent environ 75 300 apprenants pour l’année 2024-2025, répartis dans différentes filières. En août 2025, 400 jeunes ont participé au bootcamp agribusiness de Kpèlè, une initiative visant à renforcer leurs compétences pratiques en agriculture, élevage, pisciculture et aviculture.
Des programmes complémentaires viennent également en appui à ces efforts. Le Programme régional d’intégration des marchés agricoles (Prima), prévu sur la période 2021-2026, facilite l’accès aux marchés régionaux. Le Programme d’appui au Mifa (Promifa), pour sa part, soutient la production et la commercialisation.
En septembre 2024, 300 producteurs, dont 200 femmes, ont été formés à la gestion des semences communautaires. De plus, 200 bénéficiaires, parmi lesquels 116 femmes, ont suivi une formation sur le cycle financier de l’agriculteur.
En mai 2025, 300 agents techniques recrutés par le Promifa ont été formés sur les chaînes de valeur, l’appui aux ZAAP et les outils de vulgarisation. Parallèlement, la Direction de l’entrepreneuriat et du financement agricole (Defa), créée le 19 mai 2023, a pour mission de structurer et d’ancrer localement les mécanismes de financement.
Ces programmes pris dans leur ensemble, témoignent d’une approche intégrée : la Defa structure le financement à l’échelle locale, le Promifa soutient la production et la commercialisation, le Prima ouvre les portes des marchés régionaux.
David S.