Le ton de la 4e édition de la semaine nationale du cinéma togolais a été officiellement donné lundi à Canal Olympia de Godopé à Lomé par le Ministre de la culture et du tourisme, Dr Kossi Gbényo LAMADOKOU. Occasion pour le représentant de l’exécutif togolais, de rendre un hommage à deux grands noms du cinéma du pays à savoir Do Kokou et Abalo Kilizou.
Cet hommage est le signe de la reconnaissance de la nation pour service rendu ces cinéastes au 7e art togolais. Un trophée a été remis à cet effet par le Ministre Kossi Gbényo LAMADOKOU à Do Kokou Jacques.
Cinéaste de son état mais aussi un photographe professionnel, Do Kokou est reconnu de par le monde lors de grands événements cinématographiques, dont le festival de Canne en 2012 et le Festival de Moscou où il a remporté le prix de Bronze. Son premier film est intitulé « Kouami ou l’exode malversée » en 1974.
L’histoire retiendra que Do Kokou est également l’initiateur du Cinéma itinérant (CIT) et des rencontres du cinéma et de la télévision du Togo (RECITEL) et auteur de nombreux clichés portant sur le patrimoine culturel national.
Le second hommage a été rendu à titre posthume, au Feu Abalo Kilizou Blaise. C’est à son épouse, toute émue, que l’honneur est revenu de recevoir le trophée de son défunt époux.
Abalo Kilizou Blaise fut en effet un autodidacte qui a réalisé son premier docu-fiction intitulé « Dix ans de pouvoir du Président Eyadéma » en 1976 puis son premier long métrage « Kawilassi » ou « Sabin la mort et moi » en 1995. C’est ce film qui lui a valu le titre du 1er Togolais à obtenir un prix spécial du développement humain au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). D’autres œuvres notamment « Venu de France », « La révolte de l’ombre », « Le cri du silence », « Le mirage de l’espoir » portent également sa signature artistique.
Le Ministre de la culture et du tourisme a exprimé sa fierté vis-à-vis de la nouvelle génération des cinéastes togolais. « Emboitant le pas à leurs illustres aînés, ils sont en train de porter notre septième art à un niveau insoupçonné. Mesdames et messieurs les cinéastes, s’il vous plaît continuez ainsi », a-t-il martelé.
Aux aînés pionniers du cinéma togolais, Kossi Gbényo LAMADOKOU a dit « merci » pour tout le service rendu au cinéma du pays. « Jacques DO KOKOU, vous êtes et vous resterez une lampe allumée pour la jeune génération. Quant à vous, feu ABALO Kilizou, nous vous sortirons de l’oubli. Aujourd’hui, le monde des cinéastes vous rend un hommage mérité à titre posthume pour tous vos services rendus au monde cinématographique », a-t-il déclaré.
Il faut souligner que dans le cadre de cette 4e édition de la semaine nationale du cinéma togolais, une vingtaine de productions audiovisuelles et cinématographiques, fictions, documentaires, séries et films d’animation, réalisées par des cinéastes togolais, seront projetés au cours de. Cependant, en raison de la pandémie au Coronavirus, ces projections se feront exclusivement sur les chaînes de télévisions partenaires, à savoir la Télévision nationale togolaise (TVT), TV2, Radio et Télévision Delta Santé (RTDS) et New Word TV.
Dans ses ambitions culturelles et artistiques, le Togo accorde une place particulière au cinéma. Les actions se sont multipliées ces dernières années afin de pour renforcer le secteur culturel national dans son ensemble et particulièrement le cinéma. La vision est de faire des arts et de la culture, une vitrine séduisante du Togo en lien avec la politique culturelle du pays.
Depuis le 20 juin 2016, une loi a été votée afin de protéger l’artiste togolais tout en lui conférant un statut respectable. Par ailleurs, l’avant-projet de code du cinéma et de l’image animée est déjà adopté par le gouvernement et est dans l’attente d’être voté par le parlement. Aussi, faut-il ajouter que dans la volonté d’appuyer et de soutenir les acteurs des arts et de la culture, il a été mis à leur disposition, un Fonds d’aide à la culture qui finance de nombreux projets.
David S.