C’est le projet pilote du programme de Promotion du Développement des Agropoles au Togo (PRODAT). L’agropole du bassin de la Kara, identifiée parmi les huit projets prioritaires du Plan national de développement (PND), sera la première à voir le jour. Le Togo attend beaucoup de cette expérience pilote en termes de développement des pôles de transformation agricole dans le pays.
L’agropole du bassin de la Kara, c’est tout un écosystème entre exploitants familiaux et investisseurs privés qui sera mis en place. Il devrait créer une sorte de communauté d’intérêts et de destin pour le développement des filières.
Dans le cadre de cet agropole, il est envisagé la création d’au moins 25 000 emplois, deux points de croissance du PIB agricole et un déficit de la balance agricole ramené à 38 % (contre 44 % actuellement) à l’horizon 2022.
Le Directeur général de l’Agence de Promotion et de Développement des Agropoles au Togo (APRODAT), M. Dr Ari Edem AKOUVI, explique qu’au-delà de ces emplois qui seront directement créés par les chaînes de valeur cibles, il y a tout un gisement d’emplois dans les secteurs connexes tels que les services techniques et de maintenance (informatique, électronique, électricité…), l’habitat (maçonnerie, menuiserie et bois, plomberie et sanitaire, jardinage et aménagement des espaces verts, aménagement et entretien des locaux), les services de laboratoire (biologie, chimie, biochimie…), les services sociaux ou de loisirs (écoles, centres de santé, hôtellerie, restauration, tourisme et sport), les chaînes de transport et logistique, les services financiers, bancaires et assuranciels, la publicité et le marketing pour ne citer que ceux là.
Le projet portant sur la mise en place de l’agropole de la Kara consiste pour l’essentiel non seulement à développer sur une superficie de 165.000 hectares, des infrastructures hydro-agricoles dans le site du bassin de la Kara, mais aussi à mettre en valeur les terres agricoles, et appuyer l’installation d’unités de transformation (agro-industrie) à travers l’investissement privé pour favoriser la transformation et la valorisation de la production agricole dans la zone du projet.
Le projet prend en compte diverses filières dont les principales sont les filières riz, maïs, soja, anacarde, sésame, de même que les filières avicole et piscicole. Actuellement, environ 5 000 hectares de ce vaste domaine sont sécurisés et accueillent 200 coopératives autour de « chaînes de valeur » pour le maïs, le riz, le sésame, l’anacarde, le poulet et le poisson.
Le plan stratégique de développement des agropoles au Togo adopté par le gouvernement en septembre 2017 a structuré tout le territoire en dix (10) zones de transformation agro-alimentaire (ZTA) ou « agropoles ». A travers ce projet, le gouvernement compte mobiliser les investissements privés notamment dans la transformation agro-alimentaire en mettant en place des parcs agro-industriels bénéficiant des infrastructures les plus adaptées et de procédures harmonisées et incitatives.
L’ultime objectif étant de contribuer à la sécurité alimentaire du Togo, à la réduction du déficit de la balance commerciale, et au renforcement de l’inclusion sociale.
David S.