Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national de développement (PND), l’agriculture est identifiée comme un des secteurs majeurs d’investissement visant à impulser la croissance économique et soutenir la création d’emplois. Cette nouvelle dynamique insufflée par le chef de l’Etat Faure Gnassingbé est notamment traduite spécifiquement dans l’axe 2 du PND qui promeut le développement des pôles de transformation agricole suivant l’approche des chaînes de valeurs.
C’est pour traduire cette volonté que, dans un contexte de changement de paradigme, le gouvernement a procédé à la mise en œuvre plusieurs instruments qui jouent déjà un grand rôle dans la transformation du secteur agricole du pays.
Au rang de ces instruments, le Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage de risques (MIFA) qui facilite l’accès des producteurs au financement, l’installation d’usines de transformation à haute valeur ajoutée, la structuration et la facilitation de l’accès des acteurs des différentes chaînes de valeur agricole aux facteurs de production.
Depuis sa création en 2018, le MIFA a déjà accompagné environ 90.000 producteurs et autres acteurs en leur facilitant l’accès au financement pour environ 9,5 milliards de F CFA, ceci à un taux de 7,5 % pour un impact sur environ 160.000 emplois. En dehors des réductions du taux d’intérêt, le MIFA apporte un accompagnement dans la production, dans l’accès aux intrants, aux services agricoles et facilite l’accès au marché pour la vente des produits.
Au MIFA, s’ajoute la mise en place et l’opérationnalisation de l’Agence de promotion des agropoles au Togo (APRODAT). Le souci est d’attirer au maximum les investisseurs sur des espaces agricoles dans une approche de gestion territoriale des chaînes de valeur en tablant sur les avantages comparatifs.
Parallèlement, il faudra signaler des initiatives visant la professionnalisation des acteurs avec la création des Instituts de formation pour l’agro développement (IFAD). La création de ces instituts s’inscrit en effet dans la dynamique de professionnalisation et de compétitivité visant à promouvoir l’agrobusiness avec l’appui notamment du secteur privé.
Il ne faut également pas perdre du vue les actions de structuration des filières agricoles par la mise en place des interprofessions et la promotion de la digitalisation comme levier au développement des acteurs des chaînes de valeur.
« Toutes ces mesures devraient concourir à améliorer davantage l’environnement des affaires afin d’inciter plus les investissements privés et les partenaires au développement à consacrer plus de ressources au secteur de l’agriculture », expliquent les responsables du Ministères de l’agriculture, de la production animale et halieutique (MAPAH).
A mi-parcours de la mise en œuvre du PND, les différents acteurs du monde agricole s’engagent à travers différents leviers clés sous le format de « plan d’urgence », pour booster les réalisations en vue de l’accélération dans l’atteinte des objectifs du PND.
Le « plan d’urgence » en question, lancé le 25 janvier dernier à Kara par le Premier ministre Komi Sélom Klassou à l’issue de la 12ème édition du Forum national du paysan togolais (FNPT) prévoit dans sa mise en œuvre, une série d’actions. Ces sont entre autres : la mécanisation agricole et les aménagements hydro-agricoles, la promotion et la valorisation des produits agricoles locaux, le renforcement de l’accès des acteurs des chaînes de valeur agricole au financement, à l’assurance maladie et à la protection sociale, la promotion de l’agriculture biologique et la qualité labélisé Togo, notamment dans les filières et produits à forte valeur ajoutée tels que le soja, le sésame et le fonio, le développement de la production animale et halieutique, avec le soutien à la création des ranchs et la construction d’au moins un abattoir moderne par région par an, le renforcement de la mise en marché, l’assurance agricole et la refonte du système de formation agricole axée sur les besoins des chaines de valeur agricole et orientée agrobusiness.
David SOKLOU