Ramatou la belle Haoussa

Quand Martial sautait dans le taxi qui l’emmenait ce matin à Notsé, il était loin d’imaginer qu’il y ferait une rencontre des plus inattendues. Il y a deux ans, il était en stage dans une pharmacie de la bourgade et y avait rencontré le jour du marché, Ramatou, une jeune Haoussa venue d’un village avoisinant pour écouler ses produits laitiers, du « wangash ».

Le jeune homme avait plus que sympathisé avec elle et, voulant lui donner l’impression d’un mec à l’abri des besoins financiers, il acheta cinq galettes du produit laitier et passa toute la journée sur le siège qu’occupait la fille. Il s’était lancé dans une cour assidue à celle-ci et était en passe de remporter son challenge lorsqu’une pluie diluvienne commença à s’abattre sur la région, contrariant ses plans. Et depuis, il n’est plus retourné dans la région et donc ne savait pas ce que la belle Haoussa est devenue.

Lorsqu’il descendit du véhicule à la station de la ville- instinct de prédateur ou simple curiosité, il jeta un coup d’œil sur l’endroit où il y a deux ans il avait rencontré Ramatou. Son cœur fit un bond et il crut rêver. Se rinçant les yeux, il regarda plus sérieusement la silhouette qui allait disparaître au coin de la rue et piqua un sprint dont les foulées n’avaient rien à envier à celles d’Usain Bolt. « Ramatou, Ramatou », cria-t-il. La fille se retourna et surprise, porta ses deux mains aux lèvres puis s’écria: « Martial, ce n’est pas vrai ! Oh, Allah est grand ! Qu’est-ce que tu fais ici un vendredi ? Tu ne vis plus à Lomé ?». Le mec répondit : « Je suis venu prendre mon attestation de stage d’il y a deux ans. Et toi Rama, tu fais quoi en ville aujourd’hui ? N’est-ce pas samedi le jour de marché ? ». La fille lui fit comprendre que depuis quelque temps, elle a pris l’habitude d’arriver la veille du jour du marché afin de mieux se reposer. Martial fit rapidement ses calculs et conclut qu’il passerait sûrement la nuit dans la ville, dans un hôtel. L’occasion était trop belle pour la laisser passer, et comme pour lancer les hostilités et tâter le pouls de la go, il lança : « Je suis à peine arrivé mais je sens que ce soir, beaucoup de choses vont se passer entre nous ; qu’on monte en haut ou qu’on descende en bas, un cadavre va rendre l’âme, Rama ». « Toi tu n’as pas changé depuis que tu me poursuis ; et tes filles de Lomé ? », questionna-t-elle. « Oublie mes filles de Lomé, Rama. Je suis prêt à mourir dans tes bras ce soir. J’espère que personne n’a touché à ton postérieur qui m’a fait trébucher il y a deux ans ».

Ils prirent rendez-vous au bar de l’hôtel où le gars a vite fait de passer réserver une chambre. Il faut dire que Rama était très bien dotée physiquement avec des seins aux aréoles larges, aux bouts saillants et aux formes identiques à deux grosses poires d’une part et un postérieur canon soutenu par des reins « façon Shakira », ornés de perles, la jeune Rama avait de quoi créer des embouteillages aux feux tricolores. A 20 heures, les deux naufragés étaient en face l’un de l’autre autour d’une table, à tordre le cou aux bouteilles d’ « Awooyo » et à ressasser leurs vieux souvenirs d’une journée, deux ans auparavant. Sous la table, ils s’emmêlaient les orteils et se caressaient à l’aide des pieds. Une musulmane (Ramatou en était une, évidemment) prend-elle de la bière, me demanderez-vous ? Visitez les pays du sahel et revenez reposer la question.

A suivre.

Godson K.

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