Le Premier ministre Komi Sélom KLASSOU prend part depuis ce 1er septembre 2016 en Ile Maurice dans l’océan indien, à une importante conférence ministérielle africaine sur « Les économies bleues et le changement climatique ». Organisée par le gouvernement mauricien en collaboration avec l’institution de la Banque mondiale, il s’agit d’une rencontre de deux jours dont les délibérations permettront de jeter les bases d’une coopération exemplaire indispensable au développement de l’économie bleue pour le bien des populations africaines.
L’appropriation du concept de l’économie bleue par les pays africains dérive du fait que les zones maritimes africaines renferment d’importantes richesses marines et côtières susceptibles de contribuer efficacement au développement durable des pays. En guise d’exemple, les statistiques montrent qu’environ 70 % de la production pétrolière et gazière en Afrique subsaharienne est concentrée dans le Golfe de Guinée sans oublier les autres ressources biologiques. A ce jour, l’économie bleue est devenue un puissant outil de développement de la mise en œuvre des Objectifs du développement Durable (ODD).
Dans son intervention à l’ouverture de la conférence, le Premier ministre a fait savoir que même si les pays côtiers africains ne sont pas encore suffisamment familiarisés avec le concept de l’économie bleue, la maîtrise du pouvoir des océans et de leurs opportunités reste un défi majeur et l’Afrique doit saisir les enjeux marins pour réévaluer la trajectoire de son développement à l’aune des grands bouleversements mondiaux, en y intégrant tous les paramètres socioéconomiques, politiques et environnementaux.
Il a fait comprendre que pour parvenir à une Afrique prospère fondée sur une croissance inclusive et un développement durable, il va falloir renforcer la coordination et la coopération particulièrement dans le domaine des affaires maritimes. Pour lui, cette rencontre ministérielle vient à point nommé pour consolider les bases d’une coopération durable entre les Etats africains, les différents partenaires en développement, le secteur privé et les instances financières internationales.
« Le développement économique basé sur la maîtrise des richesses du monde marin doit, à notre sens, privilégier la conservation et le développement durable, en partant du principe que des écosystèmes marins sains sont plus productifs et représentent un moyen nécessaire d’assurer des économies durables basées sur la mer », a indiqué Komi Sélom Klassou tout en souhaitant que ce modèle de développement veille à ce que les petits Etats insulaires et les Etats côtiers en développement puissent tirer équitablement parti de leurs ressources marines.
« Les océans, les côtes et les mers du continent africain sont indissociables de son développement et de sa prospérité, » a expliqué pour sa part, Jamal Saghir, conseiller régional senior pour la Banque mondiale et coprésident de la Conférence.
« La communauté internationale doit prendre davantage conscience de leur importance dans le contexte des actions sur le climat, et plus particulièrement de l’adaptation au changement climatique », a-t-il ajouté.
A l’échelle nationale, l’engagement du Togo dans le cadre stratégique de l’économie bleue se traduit par le lancement et la mise en œuvre de la Stratégie Nationale pour la Mer et le Littoral (SNPML). Elle vise à renforcer la sûreté et la sécurité maritimes, la promotion des opportunités d’emplois et des partenariats public-privé, la modernisation du tourisme maritime, et la gestion durable de l’environnement marin.
Le pays accueille d’ailleurs du 11 au 15 octobre prochain, le Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine sur « la sûreté et la sécurité maritimes et le développement en Afrique ».
David SOKLOU