C’est un secret de polichinelle qu’aujourd’hui l’insécurité foncière au Togo est synonyme de multiples ventes de terrains, d’escroquerie, abus de confiance, complicité, mauvaise gestion des biens, vente et occupation des réserves administratives, exécution des lotissements clandestins. Ces panoplies de situation conduisent à des conflits continus interminables et malheureusement à des guerres fratricides à tel point qu’aujourd’hui, l’acquisition des terres suscite méfiances pour des potentiels acquéreurs.
Aujourd’hui plus de 80% des litiges devant les tribunaux togolais sont d’ordre foncier.
Face à cette situation et en vue de contribuer à l’enracinement de la paix sociale au Togo, la société Parks Sarl a construit et mis en œuvre un système innovant et original « Sland Call » qui permettra d’apporter efficacement une meilleure sécurisation des transactions foncières.
Ce vendredi à Lomé, cette société a réuni tous les acteurs du foncier pour mener des réflexions constructives sur ce sujet de double vente de terrains et de susciter une réelle adhésion pour favoriser une synergie d’action. Cette rencontre qui fait suite à la fin de la phase pilote lancée depuis le 29 septembre 2015, une phase qui a « reçu » l’adhésion de la grande partie de la population.
« Avant de faire un achat de terrain, l’individu doit aller chercher l’information pour s’assurer que celui qui veut le vendre, pour éviter le problème de double vente mais souvent les gens n’ont pas ce temps. Et c’est ce travail que nous faisons à la place des potentiels acquéreurs. Après déclaration de leur terrain nous faisons les enquêtes pour voir si ce n’est pas une réserve de l’Etat ou déjà approuvée et si la personne qui doit signer le contrat de vente est réellement le mandataire. Donc à partir de votre portable vous envoyez le code d’enregistrement au 8877 et vous aurez toutes les informations », a expliqué le Directeur général de Parks Sarl, Yao Evissou.
Pour le Directeur de l’Urbanisme Issa Tchanilé, l’Etat a une mission qui consiste à mettre en œuvre les actions pour restaurer une vision ainsi qu’une gestion planifiée du foncier au Togo afin d’assurer une base solide au développement durable du Togo.
« Aux rangs de ces actions on peut citer la revue du secteur urbain en 2000 qui a abouti à l’adoption en mars 2001 de la déclaration de politique nationale du secteur urbain au Togo, l’adoption en juin 2009 de la stratégie nationale du logement, le document de politique national de l’habitat et du développement urbain, les états généraux du foncier qui ont abouti à l’élaboration de la loi du foncier et le décret de délivrance des actes d’urbanisme », a-t-il rappelé.
Mais l’ensemble de ces initiatives selon lui, parait restées d’une portée limitée face à l’ampleur du foncier qui règne dans « notre pays, à la rapidité de l’urbanisation, à l’importance de la demande du logement et des services essentiels et surtout au non-respect des procédures dans les opérations des foncières ».
Deux thématiques seront abordés à cette rencontre notamment « la problématique des doubles ventes de terrains au Togo : quels sont aujourd’hui les moyens en possessions du citoyen pour éviter ces problèmes fonciers » et « Quelle gestion des propriétaires originels pour la meilleure sécurisation des transactions foncières ? ».
Le système est prévu pour couvrir toute l’étendue du territoire mais pour le moment, ce n’est qu’une étape pilote avec la zone de Lomé pour test, histoire de voir l’efficacité des résultats avant d’aller vers les autres coins du Togo.
Joseph Ahodo