Pour un processus de décentralisation réussi, faut-il que le gouvernement se mette à table avec les partis politiques de l’opposition ? Cette question divise l’opposition togolaise. Alors que le Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015) veut des discussions préalables avec le pouvoir, le Nouvel engagement togolais (NET, opposition) n’est pas de cet avis.
En conférence de presse ce jeudi au siège de son parti à Lomé, le président du NET, Gerry Taama dit qu’il n’est pas nécessaire de perdre davantage de temps dans des « discussions vaines ». Il faut aller sans tarder à l’Assemblée nationale où la commission des lois doit se charger d’élargir les consultations et le débats aux partis extraparlementaires, à la société civile et à toutes les forces vives de la nation.
« Chaque fois que nous parlons de consensus, il finit par subir la sanction de l’Assemblée nationale. En témoigne le projet de loi que le gouvernement a déposé devant cette institution à l’orée de l’élection présidentielle dernière afin que des réformes politiques soient faites. On ne peut pas chercher un consensus éternellement, au risque d’enliser complètement le débat », a indiqué M. Taama.
Le NET va envoyer à la commission des lois de l’Assemblée nationale et le ministère en charge de la décentralisation sa proposition sur le modèle de décentralisation qui, selon Gerry Taama, permettra au Togo de réussir sa décentralisation.
Pour le NET, d’abord au niveau de toutes les préfectures pour faire une expérimentation complète des collectivités décentralisées, ensuite au niveau des communes, en limitant celles-ci aux agglomérations de 20 à 100. 000 habitants. La gestion municipale aura ainsi un meilleur sens avec un double continuum démographique et géographique.
« Le processus de démocratisation du Togo ne connaîtra son pic d’efficacité qu’après un temps. La France l’a réussi après 40 ans », a relevé M. Taama.