Décentralisation: la société civile siffle la fin de la récréation entre pouvoir et opposition

La société civile fait sa première réaction sur le processus de décentralisation et des élections locales enclenché depuis le 29 mars par le chef de l’Etat Faure Gnassingbé, qui jusque-là « divise » le pouvoir et l’opposition, veut jouer un « rôle de tampon » et de « garde-fou » entre ces deux (2) camps.

C’est la conclusion à laquelle est parvenue l’Association de la société civile venue des cinq (5) régions du Togo sur cette question « brûlante » de l’actualité, jeudi à Lomé à l’issu d’une table ronde.

Pour la société civile, les deux (2) camps « doivent » dépassionner le débat et cesser de « bagarrer » sur des zones d’accession au pouvoir juste pour le contrôle de ressources ou avoir un positionnement plus favorable sur l’échiquier politique au dépend du survis de la population.

« Nous ne pouvons pas continuer dans le sens d’un sujet aussi important sans que les populations qui ne fonctionnent pas dans une logique de conquête ou dans l’exercice de pouvoir ne se prononcent sur des sujets liés à leur vécu quotidien. Et pour ça, la société civile a besoin de fixer des camps », a clarifié Manaf Alpha Boukari, acteur de la société civile avant de souhaiter « que ce processus de décentralisation aille à son terme et assez vite mais que ça ait pour finalité le développement ».

Cette sortie de la société civile a-t-il poursuivi vient mettre fin à la « bipolarisation » des deux (2) camps. « D’un côté, il y a la gouvernance et de l’autre côté, ceux qui veulent conquérir le pouvoir et donc le discours est polarisé entre ces deux. Il importe que nous évitons à ce que chaque camp tire le drap vers son côté et de laisser les populations dans l’ignorance par rapport à ce en quoi va consister réellement la décentralisation et ce que cela va lui apporter », a-t-il ajouté.

Se « félicitant » de l’initiative du gouvernement d’amorcer ce processus vital de décentralisation, Togbé Comlavi, Président de la Mission aide aux enfants de la planète (MAEP) a pour sa part invité les uns et les autres à s’inspirer des expériences du Ghana où cette question est totalement « dépolitisée » et avec pour exigence que les élus locaux soient « apolitiques ». « Il souhaite que la classe politique puisse sortir de la simplification qui tend à circonscrire les réformes aux seuls points de la limitation de mandat et des élections à deux tours pour embrasser le cadre normatif de notre démocratie », a-t-il précisé.

Et pour y arriver, cette association de la société civile compte « peser » de tout son poids pour la réussite de ce processus qu’elle souhaite « inclusif » et « ouvert ». Même si tous les acteurs politiques s’accordent sur l’importance de ces élections locales, leur point de vue diverge.

Pour certains, il n’y a plus de temps à perdre et que seule l’Assemblée nationale est mieux placée pour débattre de ce sujet, alors que pour d’autres, le gouvernement doit ouvrir un débat avec l’opposition pour recueillir leur avis sur cette question.

Joseph Ahodo

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