La « démarche » de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de marcher dans les rues le 21 mai prochain pour contraindre le gouvernement à arrêter l’organisation « unilatérale » des élections locales n’est pas du « goût » de l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (OBUTS).
En déjeuner de presse ce samedi à son siège à Djidjolé à Lomé sur les sujets de l’actualité politique nationale et internationale, les responsables de cette formation politique à la tête desquels le Président national Agbéyomé Kodjo, n’ont pas jugé la démarche du parti politique du chef de fil de l’opposition Jean-Pierre Fabre, « meilleure ».
Selon les premiers dirigeants de cette formation politique à symbole d’un ballon dans un filet, l’ANC aurait dû introduit une proposition de loi à l’Assemble nationale pour voir si cette institution va l’accepter ou voir quelles sont les conditions que le parti au pouvoir poserait avant de voter. Ce n’est que s’il y a des réticences, que l’ANC pourrait selon OBUTS appeler les autres partis de l’opposition à venir s’associer à leur initiative.
« Nous osons espérer que les partis parlementaires qui ont rejeté, il y a un an, un projet de loi introduit par le gouvernement fassent une légère modification d’une autre proposition de loi et déposer à l’Assemblée nationale pour voir s’il y aura débat. Il n’y a pas eu au préalable cette démarche et on dit qu’on veut aller marcher. Pour nous à OBUTS, s’il n’y a pas cette démarche, nous ne nous inscrivons pas dans cette logique de descendre dans les rues, histoire de faire pression sur le gouvernement », a expliqué Gérard Adja, Premier Vice-Président de OBUTS.
Cette façon de procéder selon lui est une manière d’« exclure » les autres partis de l’opposition. « Nous n’allons pas accepter qu’il y a une opposition qui exclue les autres parce que nous avons comme l’impression qu’il y a un pouvoir exclusif et une opposition exclusive, ce qui est anormal dans un même pays », a-t-il ajouté.
Dans son intervention à la presse, le Président national Messan Kodjo Agbéyomé, a laissé entendre que chaque formation politique à sa stratégie et celle de l’ANC de descendre dans les rues le 21 prochain n’est pas « meilleure » et que son parti n’appellera ses militants à descendre dans les rues que si « les voies du dialogue avec le pouvoir sont brisées ».
« Nous pensons que nous n’avons encore brisé les voies de dialogue avec le pouvoir pour s’offrir le luxe de jeter l’opposition dans les rues. Pour nous, quand nous constaterons que le pouvoir ne veut rien entendre ou céder au bon sens, en ce moment-là nous verrons s’il y a quelque chose à faire avec les autres. Mais pour l’heure, nous avons l’écoute du pouvoir », a-t-il précisé.
A cette rencontre d’échange avec la presse, plusieurs sujets étaient au menu dont la question de décentralisation et des élections locales, l’insécurité intérieure et sous régionale, l’affaire des incendies des marchés de Kara et de Lomé, la nécessité des réformes politiques et institutionnelles, l’économie et la lutte contre les inégalités sociales, l’emploi des jeunes, l’Office togolais des recettes et le monde en perpétuelle mutation.
Joseph Ahodo