Le 27 avril prochain, les Togolais célébreront pour la 56ème fois consécutive, l’anniversaire de l’indépendance de leur pays. Le Parti des Togolais d’Alberto Olympio à travers une réflexion intitulée « de l’indépendance aux masques de la démocratie au Togo », estime que le modèle politique togolais n’est pas une démocratie.
La preuve, écrit Nathaniel Olympio, Directeur de cabinet du président dudit parti, toutes les institutions démocratiques sont en place mais ne fonctionnent pas comme telles.
« Certaines élections sont organisées régulièrement, des institutions incarnant la démocratie existent, certaines libertés publiques tenues en laisse agrémentent le paysage politique. Tout cela présente l’essentiel des attributs d’une démocratie. Mais lorsque l’on regarde de près, on constate aisément que la composition et le fonctionnement des institutions sont dimensionnés pour être au service unique de l’exécutif, les privant ainsi de toute la substance démocratique. On voit tout de suite la supercherie qui est servie au peuple togolais », souligne-t-il.
Selon lui, le processus de démocratisation engagé depuis 26 ans, s’est transformé en un « bal masqué » imposé au peuple par le parti au pouvoir et, ajoute-t-il, « les dirigeants d’aujourd’hui se battent pour la minorité privilégiée » alors la souveraineté a été acquise de « haute lutte » et les Togolais continuent d’en jouir.
Le point d’orgue de cette « supercherie », selon le Parti des Togolais, c’est que les Togolais sont en attente d’élections locales depuis 1987.
« Les togolais courent après les élections locales depuis 1987. Comment peut-on estimer que nous sommes un pays démocratique lorsque les hautes autorités du pays sont réfractaires à la démocratie à la base ? Tout le peuple togolais est en attente de connaitre la feuille de route qui conduira aux élections locales. Le gouvernement s’enferme, refusant d’aborder le sujet avec les togolais et les partis politiques. Le gouvernement, prendra-t-il le risque d’organiser ces élections locales dans les mêmes conditions que la présidentielle de 2015 ? Quel fichier électoral envisage-t-il utiliser ? Le consensuel ? Quelle CENI pilotera ces élections ? Ferme-t-il les yeux sur les réformes politiques ? », relève M. Olympio.
Cette situation est encore plus compliquée quand on sait que 13% de la population du Grand Lomé sont confrontés à l’extrême pauvreté. « Le gouvernement doit être plus attentif à la voix du peuple, et le Premier ministre doit prendre ses responsabilités », exige-t-il.